vendredi 23 novembre 2012

Comment transmettre un message d’espoir aux jeunes générations ?


Ça y est, je suis devenu parrain… Depuis le mois d’aout. Ça m’a fait un choc, dit donc... Avant, je pensais que faire des enfants c’était de l’inconscience pure et simple vu l’avenir qui nous attend. D’ailleurs, c’est bien simple, la planète, moi, je ne veux pas la léguer à mes enfants, mais plutôt à mon voisin qui n’a pas de jardin.
N’empêche que quand j’ai vu ce tout petit bout, j’ai décidé de devenir un exemple irréprochable. J’ai même arrêté de picoler.
Enfin… Sauf à l’apéro avec les copains, parce que quand même, j’ai le verre solidaire. Ou lors de grande occasion. Ou quand je suis déprimé… Il m’est arrivé aussi, à l’occasion de boire un coup, car j’avais la vue qui baissait. Après tout l’apéro, ce sont des verres de contact…Bon, je le reconnais, j’ai pas vraiment arrêté de picoler, mais que voulez-vous, chassez le naturel et il revient au goulot…
N’empêche que j’ai sensiblement essayé de m’améliorer. J’ai même acheté tout un tas de livres de développement personnel. Mais voyant que ça ne marchait pas, j’ai décidé d’écrire ma propre méthode pour bien vivre. La vie mode d’emploi, quoi ! en espérant que cela pourra servir aux jeunes générations qui pourront ainsi aborder la vie gaiment, remplit d’espoir et d’insouciance. Oui, mais comment transmettre un message d’espoir aux jeunes générations ?
Quels conseils adressés à ce petit être fragile, qui ne sait même pas qu’il a chopé la pire des maladies sexuellement transmissibles qui soit : La vie.
Lui qui est en train de vivre le meilleur moment de son existence. Ben oui, quoi, il passe son temps au plumard ou entre les seins d’une jolie fille. J’aimerais bien consacrer mes journées aux mêmes activités.
Lui qui aborde un monde vide de sens et bientôt vide d’essence. Un monde rempli d’absurdité, d’incohérence de paradoxe. Après tout comme dit Gaby « Dieu est mort, Nietzche est mort, et moi-même je ne me sens pas très bien ».
Ô tu vas me dire, toi qui me lis, que quand même, c’est beau la jeunesse, que l’avenir lui appartient. Rassurez jeunesse du monde entier, l’avenir vous appartient… à condition que vous ayez les moyens de vous l’offrir.
Mais bon, je vais faire un effort, mon cher filleul, je vais essayer de te donner quelques conseils pour tenter de survivre dans ce vaste monde, tu découvriras bien assez vite que l’horreur est humaine.
D'abord, profite de ta jeunesse autant que tu le peux. Essaie de prendre un maximum de la sagesse de tes parents, de tes grands parents. Écoute-les bien, après tout, les vieux, c’est la mémoire de la société, même si ces cons-là souvent, ils ne se souviennent de rien.
Concernant l’amour, c’est pas bien compliqué. L’amour, c’est des grands mots avant, des petits mots pendant, et des gros mots après. J’exagère, ça peut quand même bien se passer. Après tout, si l’homme descend du singe, la femme doit descendre du songe.
Faudra que t’ailles bosser pour pouvoir gagner ta vie, l’avoir paraît que ça ne suffit pas. Alors plutôt que de jongler entre plein de petit boulot, deviens acrobate : c’est un job à tremplin.
Essaie de faire la révolution, c’est rigolo et ça passe le temps. En plus, je pense que tu auras de quoi faire. J’ai remarqué que la fracture sociale avait empiré, maintenant on voit l’os.
Mais mon principal conseil, le voici : dans le doute, absinthe-toi. Et puis va trouver Gaby, c’est un bon compagnon de bistrot. Même si avec tout le pinard qu’il descend, même ses globules blancs sont rouges. Et ne crains de faire dans le delirium anorexique. Comme dit Mr Betty (un breton qu’a largué les amarres dans mon rade et dont je te parlerais une autre fois) : « C’est pas ma main qui tremble, c’est mon verre qui a peur ».
J’aurais vraiment essayé de transmettre un message d’espoir, mais je crois que ce soir, c’est foutu. Quoique peut être que je me plante, tout n’est peut-être pas si noir. Je ne crois pas comme Rousseau que la nature est bonne et que l’homme est mauvais. Au bistrot, on est plutôt contre cette idée, et on est d’accord avec Gaby quand il dit : « L’homme est bon, mais le veau c’est meilleur ».
Comment transmettre un message d’espoir ? Je n’en ai aucune idée. Mais je sais, ô lecteur affable et aphone, que tu t’en fous. Et franchement tu as raison.