jeudi 23 février 2012

Du temps perdu...


Mon pote Gaby, il dit toujours : «Vieillir, c’est un jeu d’enfant ». En même temps, c’est facile pour lui de dire ça vu qu’il est déjà  vieux. Mais pour moi, le temps qui passe, ça fout une trouille bleue.  Faut dire que ma principale activité, c’est de le regarder passer, alors que beaucoup d’autres lui court après. Ce que je trouve stupide d’ailleurs, parce qu’on sait bien au final que c’est le temps qui va nous rattraper.  Gaby lui, il prend ça  de manière philosophe, il dit toujours : « Le temps passe et les œufs durent ».
                Enfin, bon je suppose que c’est parce que c’est la crise, que la plupart de mes connaissances m’expliquent qu’ils n’ont pas le temps de boire un coup avec moi, parce qu’ils sont très occupé, qu’ils ont des responsabilités eux, qu’ils doivent travailler pour gagner leur vie. C’est marrant cette idée de devoir gagner sa vie. Vu que moi je l’ai déjà, je me dis que je dois être un type sacrément chanceux.
Enfin, ils sont comme le lapin blanc d’Alice au pays des merveilles, ils disent tout le temps : « Je suis en retard, en retard » mais enfin bon comme dit Gaby «  C’est pas grave, d’être en retard quand on est dans la mauvaise direction ».
Parait que le temps, c’est de l’argent. Et de l’argent, c’est ce qu’il manque à tout le monde, alors c’est normal que tout le monde soit pressé.  Il parait que tout devient plus cher, que la vie augmente, mais ce n’est pas vrai, au contraire tout rétréci : sardine en boite, mayonnaise en tube, appartement tout petit, un emploi du temps qui mérite bien son nom puisqu’il n’y a pas de case pour le temps libre… Tout ça, ça ne m’amuse pas trop je crois que je suis plutôt pour une augmentation du goût de la vie.
                Enfin, cela dit toi, qui me lis, si c’est vrai que le temps c’est de l’argent alors j’ai fait mes comptes et tu as perdu exactement  33 euros et 19 cents depuis le début de cette chronique.
Enfin ne t’affole pas, assieds-toi et continue de lire. Tu sais parfois, à perdre son temps, on a tout à  y gagner.

Le pote à Gaby

De Marine, de la mer et des marins...


Mon pote Gaby, il dit toujours : « Quand même, la mer, comme concept, c’est plutôt vague ».  Ça l’a toujours intrigué, Gaby, la fascination que les gens avaient pour la mer et les marins.  Après tout, la mer, c’est surtout une grande flaque d’eau, particulièrement imbuvable puisque non seulement, il  y a du sel mais en plus  y a même pas de Ricard. Et puis comme dit toujours Gaby : «  C’est vrai que l’eau conduit l’électricité, mais si tu mets du vin dedans, ben elle a plus le droit de conduire. »
Moi, la mer, j’aime plutôt ça même si ça me rend un peu triste. Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer tous ces combiens de marins, ces combien de capitaine, qui ont coulé corps et bien parce qu’ils ont tenté, ces fous, de maîtriser les éléments déchainée. Comme si l’homme voulait se prouver qu’il était supérieur à la nature. Et pendant ce temps, leurs veuves versent des pleurs sur une bite d’amarrage en attendant celle qui pourra les consoler.  Enfin je dois bien avouer que je préfère de loin ma mer de larmes aux armes amères des marins. Surtout, en ce moment, on les voit déferler par vagues dans les rue en chantant à plein poumons «  c’est nous les gars de la marine » en soutient à cette candidate dont je me rappelle plus le nom. Mais si vous savez, celle qui a des yeux bleus, des cheveux blonds et un front national. Ah oui, Marine Lepen
Au bistrot, en ce moment, y a un de ces marins qui essaye de nous convaincre de toutes les bonnes choses que fera cette candidate si elle arrive au pouvoir. Il nous dit tout le temps : « Avec la politique actuelle, on est bord du gouffre, mais grâce à Marine Lepen, on va faire un grand pas en avant ». J’avoue qu’il ne m’a pas convaincu... 
Gaby, lui, il dit que si jamais, elle était élu, on ne risque pas de boire de l’eau et de se réveiller avec une gueule de bois qui intéresserait un sculpteur.  Gaby, il dit toujours «  Marine, c’est les lendemains qui déchantent. »
Pour ma part, je pense que ce sera exactement la même chose pour n’importe quel candidat. Gaby, il dit : « Homme libre toujours, tu chériras la mer ». Moi, je chéris déjà la mer, tout ce que je veux maintenant c’est être un homme libre. Et si c’est trop difficile, si c’est la mer à boire, c’est pas grave. J’ai très soif…

Le pote à Gaby

De la dépression chronique...


Mon pote Gaby, il dit toujours : «  La vie, c’est comme une croisière sur le Titanic, c’est coule ». Ca y est, revoilà le mois le plus long, Février dans sa robe grise. Et avec  février, son cortège de déprime, de spleen, de nostalgie et d’insomnie. Moi, pour lutter contre ça, j’ai bien tenté d’utiliser la bière pour teindre mes nuits blanches mais ça ne fais que me donner des idées noires. J’ai plus gout à rien, même à faire du sport. Pourtant, j’ai une passion pour les bars parallèles. Non, je me traine à longueur de journées, et je me dis que j’ai beau écrire du mieux que je peux, je ne serais jamais Léon Tolstoï. Ce qui me rassure un peu, c’est que je me sens sur un pied d’égalité avec Tolstoï : j’ai rien lu de lui et réciproquement.  Oui, c’est vrai, pour oublier tout ça, je pourrais devenir un bourreau du travail, mais je n’ai jamais voulu exécuté qui que ce soit ou quoi  que ce soit. En plus, je suis chômeur occasionnel et en ce moment ben, je trouve que c’est l’occasion. C’est pas désagréable, je ne subis plus la pression depuis que j’ai décidé de la boire. Ça, on ne peut pas dire que je sois tendu, non, non, la détente je suis pour. D’ailleurs en ce moment, c’est très simple, j’ai toujours le doigt dessus.
Non, je crois être  atteint du mal qui guette tous les animateurs radio, je pense que j’ai choppé une dépression chronique. Pour vous dire à quel point je suis déprimé, j’ai accepté l’autre jour d’écouter des témoins de Jéhovah me parler de leur foi en pensant que ça pouvez m’aider. Ils m’ont longuement expliquer que la théologie, c’était simple comme dieu et dieu font trois mais finalement j’ai renoncé. Être témoin de Jéhovah ? Impossible, j’ai pas vu l’accident
Non, il faut juste que je me ressaisisse et tout iras bien. Je vais me mettre du plomb dans la cervelle, Je vais garder tellement les pieds sur terre que je finirais six pieds dessous. Voilà, je vais faire de grande résolution pour ne pas me laisser gagner par la grisaille du moment. J’ai une idée, je vais allez me foutre à l’eau. Depuis le temps que je veux arrêter de boire


Le pote à Gaby

De la connerie militaire...


Mon pote Gaby, il dit toujours : « L’immensité des flots et la connerie militaire sont les deux seuls choses qui peuvent nous donner une idée de l’infini ». Il est comme ça, Gaby, antimilitariste. Le genre à bouffer du curé et du flic au petit déj.  Je le comprends pas parce que moi, je trouve ça  plutôt indigeste. En fait, je crois qu’il est un peu énervé, l’autre jour au bistrot, il y avait un colonel qui fêtait sa promotion. Et bien il a refusé de payé sa tournée général.
Ce qui m’énerve moi, c’est toutes ces campagnes de pub pour nous vanter les mérites de l’armée.  «  L’armée de terre recrute, êtes-vous marins sans le savoir » Ah, l’armée, c’est la vie au grand air, c’est la vie en collectivité, la vie remplie de valeur  forte, devient défenseur de la paix, de la veuve et de l’orphelin, la vie aventureuse quoi. Mais c’est la mort plutôt, et ça, il oublie de le préciser, tout ça pour convaincre des petits jeunes dans la fleur de l’âge de partir la fleur au fusil défendre cette amère patrie à l’autre bout du monde. Attention, baïonnette  au canon. Gaby, il dit toujours : «  La baïonnette, c’est un instrument avec un prolétaire à chaque bout ». Et puis pendant ce temps, les maréchaux, les généraux, se congratulent d’offrir une chance de réinsertion à ces exclus de la société. Ils se disent qu’ils aimeraient que les allemands leur redéclare la guerre pour leur prouver une fois pour toute que l’Alsace est brave et la Lorraine est hardi. Une bande de grabataires séniles admirant ces grands hommes qui ont fondé la France, le maréchal Putain et le général De Gaule. Sachez, qu’à mon avis, le cher Charles n’a pas souvent été capable d’en avoir une de gaule. Mettez-vous bien ça dans la tête, ô généreux généraux, La seul aide efficace à la réinsertion, c’est le viagra.
Je m’enflamme un peu c’est vrai, mais c’est plus fort que moi. Les hommes couvert de croix me font pensez à un cimetière. Pis la marche au pas, c’est pas mon truc. Pascal s’était trompé quand il a dit : « Je pense donc je suis ». Non, si je pense donc je précède. Si je suis c’est que je ne pense pas. Et puis comme dit Gaby «  Le meilleur moyen de ne pas avancer, c’est de suivre une idée fixe ».
                Enfin, chacun son truc, mais je crois que je préfère glisser ma peau sous des draps chauds que de la risquer sous les drapeaux.

Le pote à Gaby

Du célibat à la saint valentin...


Mon pote Gaby, il dit toujours : « Je ne crois pas que l’amour soit aveugle, à mon avis il est presbyte». Sur ce point-là, je suis assez d’accord avec Gaby. La preuve c’est qu’on ne commence à distinguer ces défauts que lorsqu’on s’éloigne. J’en connais pas beaucoup moi, des qui tombent amoureux sans se faire mal. La semaine prochaine, c’est la saint valentin. On va voir courir dans les rues des hommes avec des bouquets à la main. Comme dit la fleuriste en bas de chez moi, février c’est l’époque où on voit fleurir les fleurs du mâle.
Moi, ça fait longtemps que je suis cébilataire et dyslexique. J’ai bien tenté de courir la gueuse mais malheureusement la gueuse court trop vite ; Du coup, je lutine la fée verte en des soirs embrumés et j’embrasse des gitanes qui s’évanouissent en volute de fumée. Gaby, il dit toujours ; «Se mettre en couple, c’est se mettre à deux pour résoudre des problèmes qu’on n’aurait pas eu si ont été resté tout seul ». La fleuriste d’en bas de chez moi est d’accord, elle ne comprend pas que les gens sèment des roses pour au final, récolter des soucis. Et puis n’oublions pas que ce que femme veut, Dieu le veut. D’où mon athéisme. Bien sûr, je sais que tu vas me répondre qu’il n’y a pas que ça, qu’il y a aussi le plaisir. Oui mais le plaisir, je sais aussi me le donner tout seul. Et puis d’abord faut pas dire du mal de la masturbation, parce que c’est faire l’amour avec quelqu’un qu’on aime vraiment.
Mais Gaby, il dit souvent qu’il faut pardonner ceux à qui l’ironie tient lieu de tendresse. Et des fois, je crois qu’il parle de moi. Oh, je suis pas contre la tendresse. Je ne suis pas misogyne non plus. Gaby par contre…  il dit toujours, « je suis contre les femmes, vraiment tout contre ». Enfin, c’est facile pour lui, qu’est célibataire le plus souvent seulement.
Bon cette année, je me lance. Je vais inviter la fleuriste en bas de chez moi. Et puis, peut-être que Gaby a raison. Si à la saint valentin, elle me tient la main, alors vivement la sainte marguerite…

Le pote à Gaby

De la littérature comme corollaire à la couture et réciproquement...

Mon pote Gaby, il dit toujours : « Celui qui maltraite le langage rajoute au malheur de l’humanité ». L’autre jour, on parlait littérature et ça a mal tourné comme disait un derviche de mes potes. On s’est disputé parce que j’ai osé dire que l’auteur que je trouvais le plus sympa, c’était Lafontaine puisque c’était un homme affable. Ça l’a énervé, il m’a dit : « Le jeu de mots est le pet de l’esprit ». Non attends ça c’est pas de Gaby, mais de Victor ou d’Hugo. Enfin d’un type qui vient picoler avec nous à l’occasion et qui a squatté les waters cossette à l’époque où il écrivait les misérables.
C’est vrai que je maltraite le langage, que je pète de l’esprit voir que je contrepète lorsque j’affirme que dans le nord on utilise encore des piliers de mines.
Gaby veut plus me parler. Il est comme ça, très à cheval sur ces principes. Remarque, moi aussi, mais je suis très mauvais cavalier. J’aimerais lui écrire une belle lettre pour me raccommoder avec lui, mais je ne sais pas coudre et encore moins écrire. C’est une question de concentration puisqu’en littérature comme en couture, l’important c’est de ne pas perdre le fil. L’autre jour, j’ai bien essayé de filer la métaphore, mais je finis toujours par m’emberlificoter.
Au début tout va bien, je fais passer un mot dans le chas de l’aiguille ce qui est quand même plus facile que de faire entrer un chameau dans le royaume des riches. J’obtiens un beau fil rouge, je l’attache à mon aiguille, je la plante, je l’arrose pour qu’elle pousse et puis je recommence. Au début tout va bien, mais de coup de fil en coup de fil ben, je finis par décrocher. Peut-être que je m’y prends mal, peut-être que je devrais plutôt essayer de pêcher. Bon ben, c’est un peu pareil quand même, le pêcheur, comme le poète met un vers au bout de sa ligne. La principale différence vient du fait que le pêcheur comme le chasseur utilise une ligne de mire alors que le poète utilise une ligne de rimes qui tout de même de meilleure qualité.
Mais bon tout ça, c’est très compliqué pour moi qui file un mauvais coton. Je saurais jamais ni coudre ni écrire c’est cousu d’avance.
Allez Gaby me fais pas la gueule et puis quel que soit leurs qualités n’oublie ce que disait Fritz Lang : « Il faut que tu aimes les mots dits »
Le pote à Gaby

De la superstition appliqué au bistrot...


Gaby il dit toujours : « C’est paradoxal, mais il n’y a que les esprits tordus pour croire à des mondes parallèles ». Je ne sais pas trop. Bon, c’est pas vraiment que je pense beaucoup à la mort. Mais je sais que la mort pense à moi. Pis, c’est pas tant que la mort soit un souci, puisque c’est une certitude. Non le seul problème, c’est la date. Imagine que ça arrive un jour où je ne suis pas là. Je suis sûr que ça me ferait plein de problèmes. Mais bon, en tant qu’alcoolique professionnel je sais aussi que tout n’est pas cirrhose enfin, du coup je peux finir par comprendre tous ces cons, ces crédules qui cherche des réponses à des questions qu’ils ne se sont jamais posées. Tous ces zigs qui zag entre astrologie, numérologie, tarologie, madame soleil, spiritisme religion et psychanalyse. À oui, oui, oui la psychanalyse, c’est de la superstition, car comme dit Gaby : « Je connais des gens qui ont une vie sexuelle sans même avoir lu Freud. ». Ces gens qui croient en la réincarnation, au paradis naturel ou artificiel, au jugement dernier, ou 88 vierges, je peux finir par les comprendre. Mais je n’aime pas ceux qui t’assène leur pseudo-solution comme des vérités, car comme dit Gaby : « Tout est relatif et encore ça dépend ». Tout ça, ça sert juste à se consoler.
Cela dit, j’ai un doute quant au fait de pouvoir chasser son chagrin grâce aux signes du ciel. Car comme dit Gaby : « On croit qu’on est des poussières d’étoiles perdues dans l’univers, mais en fait on est juste des mecs accoudés au bistrot ». Ça vient sans doute du fait que je sois cancer ascendant cirrhose, je suis un sceptique. Remarque moi, quand j’essaie de noyer mon chagrin dans l’alcool, ben du coup je le vois double. Y a guère que les poètes qui sont bien lotis. Eux ils ne cherchent pas à chasser leur chagrin, mais à leur trouver un titre.
Peut-être que la mort, c’est pas si terrible au fond. Car comme dit Gaby : « Si l’érection, ça se traduit par la raideur d’un membre alors peut-être que mourir c’est bander de partout ». Pourquoi n’y aurait-il pas un vit après la mort ?
Enfin bon moi, je me sens pas spécialement concerné. C’est pas ma faute, mais comme dit Gaby : « Je crois bien que je préfère le vin d’ici à l’au-delà ».
Le pote à Gaby

De la musique comme corollaire à l'amour et réciproquement...


Mon pote Gaby, il dit toujours : « L’amour, c’est comme le jazz, c’est n'importe quoi, mais pas n’importe comment ». La musique ça m’aurait plus à moi ça. Remarque l’amour aussi. Seulement dans les deux cas, faut s’écouter, avoir une oreille attentive. Et la dernière personne à qui j’ai prêté l’oreille ne me la jamais rendu. Alors celle qui me reste, je me la garde hein. Non, je suis incapable de jouer d’un instrument, je ne sais pas chanter, et tout ce que je suis capable de siffler, c’est ma bouteille.
En plus, pour faire de la musique, je suis beaucoup trop mégalomane ; Gaby, par contre c’est un gars mélomane. Faut dire qu’il était prédestiné. Il est né à Dorémy, d’un père portugais, adepte du fado et mineur en sous-sol, et d’une mère irlandaise, femme de ménage qui aimait se mirer dans les sols cirés. À 15 ans, il voulut devenir pianiste, mais son père le fit baisser d’un ton et lui joua à sa façon le concerto en « quand tu seras » majeur avec claques à la clé et solo de lamentation pour veille à roux (je vous avais bien dit que sa mère était irlandaise). Ce qui ne me pose d’ailleurs aucun problème, j’ai toujours trouvé que les Irlandais étaient des gens très sympatrick.
Comme Jean-Sébastien Bach, il le rata. Alors il joua une fugue en clé des champs avec la fille de l’air, elle s’appelait Sidonie, mais il la surnomma Sido, l’adoré. Ils vécurent un temps en accord parfait à se jouer la mélodie du bonheur. Ils vivaient d’amour et d’eau fraiche. Il jouait des tangos et pasodobles à l’accordéon pendant qu’elle tricotait des boléros.
Mais elle le quitta pour un orchestre philharmonique. Dans un accès de rage, il cassa son accordéon sur la tête du premier philarmoniciens venu. Alors, lui qui voulait faire du piano, on le mit au violon. C’est à cette époque qu’il a composé son requiem bien châtie bien, maintenant, il bosse à l’usine entre Robert et Miles. Rythme soutenu et cadence infernale, Gaby, il dit toujours à propos de son boulot : « C’est toujours le même refrain, pendant que Robert plante, Miles dévisse. »
Et Sidonie vit maintenant en Russie, où elle élève des phoques sauvages grâce à sa jolie voix ce qui n’ai pas étonnant, car comme dit Gaby : « La moujik adoucit les morses. »
Le pote à Gaby

de Noel avec un grand Haine...


Mon pote Gaby, il dit toujours « L’homme est capable du meilleur comme du pire, mais c’est dans le pire qu’il est le meilleur ».
À l’approche de Noël, fête de l’amour et du pardon, je ne peux pas m’empêcher de me dire que cette année encore, ça risque d’être dur. Je peux quand même vous l’avouer, je déteste Noël. Ça réveille ma haine de l’humanité. Y a qu’a allez se promener rue Saint Rome deux semaines avant Noël, pour réveiller en vous des envies de meurtre.
Et bien oui, je hais l’humanité. Je hais n’importe qui, à commencer par moi ou par les gens présents dans ce bistrot. La preuve c’est que, si c’est les meilleurs qui partent les premiers, alors franchement qu’est-ce qu’on fout là ? Je hais viscéralement, et sans obligation d’achats, tous ces cons qui perdent leur vie à la gagner. Je hais, avec brio, les révolutionnaires de tous poils qui crient « Mort aux cons ». Est-ce qu’ils ont au moins conscience qu’ils ont là un comportement suicidaire. Je déteste les vitrines des magasins, néontizés, qui de jour comme de nuit, vendent du rêve avenant, mais avenu. J’exècre ceux qui mettent la charia avant l’hébreu, car ils sont antisillionistes à coup sûr. J’enrage, J’ô désespoir et j’ ô vieillesse ennemie.
AH NOËL ! Fêtes de la consommation à outrance, l’éloge de l’hypocrisie, l’apologie du capitalisme. En tout cas ce sera bon pour les caisses de l’état, c’est sur. Ca va augmenter le chiffre d’affaires c’est sûr. Ainsi que le nombre de suicidé aussi, mais ça, tout le monde s’en fout.
Un qui doit franchement pas rigoler, c’est le Père Noël. J’imagine d’ici les lettres qu’il doit recevoir. La petite Dominique voudra une Barbie spéciale Soubrette du Sofitel, Le petit Karim voudrait des papiers pour son Papa. Le Père Noël voudrait bien les lui donner, mais Claude Guéant ne veut pas. Pour le petit Nicolas et surtout pour la France, il voudrait un triple A et pour la petite marine 500 signatures ce serait sympa.
En tout cas, pour l’année qui vient, je peux vous assurer que ceux qui vont être marron, ce ne seront surement pas les dindes.
Le pote à Gaby

de Dieu comme compagnon idéal de bistrot...


Mon pote Gaby, il dit toujours : « Lever le coude, c’est le meilleur moyen pour pas baisser les bras ». Ben, je suis bien d’accord, tiens. C’est quand même pas mal agréable de picoler avec quelqu’un qui ne dit rien, mais qui le dit bien. Pas facile, je t’assure de te trouver un compagnon de bar qu’a un foie et une foi à toute épreuve. À ben, Gaby, il croit dur comme fer, du coup, il boit jamais d’eau, il aurait trop peur de rouiller. Il dit toujours : « À force de me planter, je vais bien finir par pousser » et ça marche puisqu’il croît. Enfin, il croit surtout au fait qu’au bistrot, comme en poésie, un seul vers, ça ne rime à rien. En la religion, il ne croit pas tellement, car comme il dit toujours : « Dieu, j’ai fait une croix dessus ».
En parlant de ça, je me rappelle une fois, avant de le rencontrer, où je buvais avec ma solitude pour seule compagnie. J’avais tellement bu que j’avais attrapé une crise de foi, je commençais à douter de mon athéisme. Ben oui, certes je ne crois pas en Dieu, mais j’ai toutes les raisons de penser que c’est réciproque. En plus, Dieu c’est pas le mauvais bougre. D’accord il a crée le monde sur un coup de colère, mais je sûr qu’au fond il le regrette beaucoup même si des fois il se voile la face.
Dieu, voilà un gars avec qui j’aurais bien aimé boire un coup, tiens. Histoire de lui dire qu’une croix, vue de profil, ça perd beaucoup de son intérêt. Et avoir comme camarade de bistrot un type qui change l’eau en vin, par ces temps de crise, ce n’est pas à dédaigner. Et puis, je suis d’accord avec sa morale : « Aimons-nous les uns par-dessus les autres » comme je dis souvent à la rouquine du troisième . Car comme le dit Gaby : « De toutes les erreurs de la création, la femme est celle que Dieu a le mieux réussie »
En plus, si y a bien un type au monde qu’a des raisons de boire, c’est bien Dieu. Ben oui quoi, imagine que la moitié de tes enfants ne croit plus en toi et que la moitié de ceux qui y croit encore n’ont rien compris de ce que tu a essayé de leur enseigner et font tout l’inverse. Y a de quoi filer le bourdon à un croque-mort neurasthénique.
Allez Dieu, si t’existes, descend boire un coup avec moi et Gaby. Et promis, la première tournée, c’est la mienne. Dois bien me rester un peu de monnaie sur mes trente deniers.

Le pote à Gaby

Du droit au malheur...

Mon pote Gaby, il dit toujours « La vie, c’est comme un eunuque décapité, ça n’a ni queue ni tête » et pis souvent il rajoute : « Ce qui est sûr, c’est que si la vie n’a pas de sens, elle a au moins une direction : le cimetière ».
Toi qui me lis, avant de continuer, faudrait que je te cause de mon pote Gaby. Pour que t’imagines un peu le tableau, c’est le genre de gars qui boit les verres à moitié vides comme ceux qui sont à moitié pleins. On travaille dans l’ingénierie migratoire, étage gestion des flux et des reflux (ce qui, entre parenthèses, me fait marrer) option liquide en tout genre, spécialisation éthique de l’éthylisme. Pour te dire ça en des thermes compréhensibles, on est ce qu’on appelle des piliers de comptoir, métiers en voie de disparition peut-être, mais ô combien utiles parce qu’après tout un pilier de comptoir, c’est celui qui accepte de se noyer dans l’alcool pour éviter que le bar ne coule.
En tout cas, lui et moi on est d’accord pour dire qu’on devrait changer la constitution pour y intégrer un droit z' inaliénable de l’homme au malheur.
Non, mais c’est vrai quoi. C’est quoi cette tyrannie du bonheur, marre de tous ces marchands du temple, les c’eusses qui te vende du rêve en poudre, de l’avenir à ne savoir qu’en faire, de la beauté jusqu'à en vomir, du bien être à s’en sentir mal, marre de devoir me justifier quand un pote me compte par le menu comment qu’il va bien, très bien même, financièrement, conjugalement, corporellement, idéologiquement, littéralement, inconsciemment, bref qu’il est heureux et qu’il te plaint que tu ne le sois pas.
Alors ce serait ça le bonheur ? Cette idée que l’état, le psy, le préposé aux impôts, la caissière, le voisin, enfin bref tout le monde sait toujours mieux que toi ce qui est bon pour toi. Ben merde, c’est que ça ressemble vachement à du management quand même. Et puis j’ai lu le meilleur des mondes et ça m’a vacciné contre le bonheur aussi surement que le résultat des prochaines élections présidentielles. Et puis si ça me plaisait à moi le malheur. Si j’aimais me plaindre de ma condition d’être humain. D’ailleurs avec Gaby, on se pose une question : si le paradis a une porte, c’est qu’il a des murs, non ?

Le pote à Gaby

Ça y est c'est fait...

Chère Maman

Ça y est, ton fils se met à Internet...
À moi la gloire, la richesse, la reconnaissance et les photos de chatons...

Je me suis dit que si mes conneries faisaient marrer mes copains, et puis toi aussi des fois, alors qui suis-je pour empêcher l'humanité de profiter de mon humour sans faille et de ma philosophie de comptoir...

Mais sache que cela implique que, apparemment je vais maintenant passer des nuits blanches, sur mon clavier, à parcourir la blogosphère dans l'espoir d'attirer dans mes filets de naïfs internautes qui croiront atterrir sur la page d'un génie méconnu. Je quitte maintenant le monde réel et toute vie sociale pour devenir un geek en bonne et du forme. Tu ne me verras plus frais et pimpant, comme dans ma prime jeunesse, mais bel et bien le teint blafard et les traits tirés, gage de mon engagement sans faille et de ma jeunesse sacrifié sur l'autel de la communauté informatique...

Mais, ne t'inquiète pas, chère mère, je permettrais aussi à mes visiteurs de découvrir les richesses enfouies du Net, avec un certain nombre de contenus intéressant et pertinent, afin que la lutte continue, et que l'indignation gronde et gagne le plus grand nombre possible. Tu sais bien que beaucoup d'autres le font bien mieux que moi.

Tu te demandes, avec raison, ce que je vais bien pouvoir raconter ici. Je dois t'avouer que je n'en sais encore rien moi-même. Moi, je vais me contenter de raconter au compte-goutte. Cornélius, lui, fera sans doute ces chroniques remplies de haine et d'amertume et le pote à Gaby continuera à nous distiller sa philosophie imbibée. Et pourquoi pas, peut-être que d'autres suivront...

Ton fils, qui ne sait pas encore dans quoi il s'engage...

M'sieur plume