dimanche 20 mai 2012

Des commemorations...

Mon pote Gaby, il dit toujours : « L’industrie de l’alcool fait bosser près de 4 millions de personnes en France. Finalement, c’est presque nous, les plus gros employeurs ». Du coup on a failli allez s’inscrire au Medef. Mais en fait, ça nous ferait mal d’aller picoler avec les déçu du Sarkozysme. En même temps, c’est normal qu’il soit déçu, comment veux-tu que Sarkozy ait pu relancer la croissance, alors qu’il a raté la sienne. D’ailleurs, les chiffres sont formels : 34 pour cent des électeurs de Sarkozy ont sombré dans l’alcoolisme lors de la dernière année de son mandat. Même si en 2007, 64 pour cent de ces électeurs ont confié être encore bourrés en allant voter. Nan, le MEDEF, ce n’est pas pour nous, on a notre intégrité tout de même, et comme dit Gaby : « C’est bien connu, l’argent n’a pas d’honneur ». Pis on passerait sans doute pour des trois fois rien, des minables ne rêvant que d’iles désertes et de liqueurs exotiques. En même temps comme dit Gaby : « Tous les gredins rêvent au rhum ».
En fait, c’est surtout que le premier mai dernier, je suis parti du café des ouvriers pour aller foutre le bordel au rendez-vous des patrons. Du coup je suis plus vraiment le bienvenue, je pense. C’était une sacré fête. On s’est bien marré. Avec Gaby, on a gueulé au service d’ordre de la manif « l’ordre mon cul, la liberté m’habite ». Y a des syndiqués que ça n’a pas trop fait rigoler. Ils nous ont dit qu’on n’était pas respectueux du vrai travail. Bon moi, c’est vrai, je ne suis pas syndiqué. Comme métiers, je fais écrivain alcoolique. L’avantage, c’est que je peux boire en travaillant. Mais si je pouvais me syndiquer, je le ferais. Moi, je suis plutôt pour les syndicats, car comme dit Gaby : « L’inverse du talon d’Achille, c’est la cheville ouvrière ». Seulement voilà, ils nous ont dit qu’on ne pouvait pas rire de tout. Ce n’est pas vrai, on peut rire de tout, sauf peut-être des oignons. Alors bien sûr, je comprends, la vie est dure. Mais heureusement que la vie est dure, il ne manquerait plus qu’elle soit molle.
C’est comme la semaine d’après, lors de la commémoration du 8 mai, j’ai écrit aux élus de mon quartier pour essayer d’avoir la médaille de la Résistance tellement je tiens bien l’alcool. Ça ne les a pas fait rire, ils m’ont traité de tous les noms, et maintenant ils refusent de me parler parce que je suis alcoolique. Ben je peux t’assurer que dans mon quartier, ils ne doivent pas parler à grand monde. Et que ce soit bien clair tout de même, pour moi, pendant 5 ans la première dame de France, c’était pas Carla Bruni, mais la patronne du café de la place. Et puis on peut bien me traiter d’alcoolique, chacun cherche l’ivresse à sa façon. Ah ça l’ivresse du pouvoir, t’es jamais emmerdé de toute façon, t’as un chauffeur. Et puis après tout le 8 mai, si c’est la fête de la paix et de la fraternité, le refus de toutes les guerres et de toutes les soumissions, ça devrait être une fête vivante et pas macabre comme on nous l’impose chaque année. Comme dit Gaby « Y a des oiseaux qui chantent pas, y a des oiseaux qui volent pas. Il y a des oiseaux qui ne méritent pas d’être des oiseaux »…
Du coup je propose nous aussi qu’on commette une commémoration, même pas peur. Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, Notre Père qui êtes aux cieux, restez-y. Il y a un an jour, jour pour jour, un peu partout en Espagne, le peuple est descendu dans les rues et a commencé à occuper les places publiques donnant lieu à un mouvement relativement international. En France, on a essayé de faire la même chose avec moins de succès, mais tout de même il n’y a pas de mal à se rappeler, et des morts pour la France, et des indignés, tous victime de l’intérêt de quelques-uns. Si les uns sont morts, les autres sont bien vivants.
Allez va, faut garder l’espoir. Mais avant toutes choses, un dernier verre pour la route en attendant la déroute…

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