vendredi 2 mars 2012

Comment comprendre le monde?


« Dans la vie, y a deux catégories de personnes. Ceux qui ont un flingue chargé et ceux qui creusent. Et toi, tu creuse » disait Clint Eastwood dans le bon, la brute et les 7 nains,  avec Barbara Streisand dans le rôle d’Hannibal Lecter. Mais là je m’égare…  Depuis que le monde est monde, l’homme a tenté de le catégoriser afin de pouvoir le comprendre, l’analyser et trouver son chemin dans cette jungle luxuriante et foisonnante qu’on appelle la vie.  L’homme crée des cases pour ranger les gens et hiérarchisé les informations. « Dans la vie, y a deux catégories de personnes, ceux qui ont les menottes et ceux qui ont les clés » comme dit ma voisine sadomasochiste qui elle a les deux. Et tout ça pour comprendre le monde.
Ah, comprendre enfin, pourquoi la vie, pourquoi la mort et pourquoi Laurence Parisot ? Comprendre ce que signifie l’évolution du CAC40 parce que ça à l’air de rendre beaucoup de gens malheureux qu’il baisse de 1% alors qu’à moi ça ne me fais ni chaud ni froid. Comprendre la logique de ceux qui font voter des lois sécuritaire et puis qui baisse les crédits à la justice. Comprendre  les films de David Lynch. Comprendre enfin la logique des hommes et aussi celles des femmes. Oui,  je dois avouer que je ne comprends rien aux femmes, bien que ce soit un sujet sur lequel j’aime bien m’étendre.
                « Dans la vie, y a deux catégories de sous-développé intellectuels : les partisans du parti socialiste qui croit être de gauche et les batteurs. On peut-même séparer les batteurs entre ceux qui choppent et ceux qui choppent pas, mais dans ce cas-là on se demande pourquoi ils sont batteur » aurait pu dire Mike Brandt si il en avait eu quelque choses à foutre.
  Catégoriser, simplifier le monde et ainsi pouvoir faire des choix clairs afin de pouvoir se situer trouver sa place dans une société de plus en plus complexe. Mais comment catégoriser ? Sur quels critères, quels intentions ? Les marxistes ont séparé le monde entre les prolétaires et les bourgeois, les catholiques entre ceux qui ont la foi et ceux qui n’ont pas besoins d’un ami imaginaire, Pierre Desproges entre les imbéciles qui aimaient ce qu’il faisait et les imbéciles qui n’aimaient pas.  J’ai également séparé le monde en deux : Moi et Les Autres. Et inutile de vous dire que j’ai choisi mon camps.
                Je sais bien, ô lecteur consciencieux mais ignare, que cette question de catégorie te passe un peu au-dessus de la tête. Mais je me suis retrouvé face à un dilemme insoluble cette semaine. Ayant entrepris de ranger ma bibliothèque, j’avais posé les romans en haut à droite, le théâtre au milieu, les essais et autres écrits théoriques en bas, les magazines porno sous mon lit et le programme de l’UMP au chiotte. Quand, soudainement, tout à coup (Dis-je avec assurance, dans l’espoir vain, sans doute, de créer du suspense et d’attirer votre attention sur mon récit pour le moins insipide) je suis tombé nez à nez avec un livre de conte qui comportait une version pour le moins original du petit chaperon rouge. Dans cette version, le petit chaperon rouge est violée sauvagement par le loup, du coup, la meuf, elle va chez sa mère-grand, et elle la décapite et puis elle boit son sang. Véridique…
                Alors, du coup, où ranger un tel récit ???  Je me pose encore la question. « Dans la vie, il y a deux catégorie de peintres. Ceux qui mettent pas assez de jaunes et puis il y a Van Gogh » disait Manu Larcenet dans sa biographie Van Gogh au pays des soviets .
                C’est comme avec la musique ( parce que oui j’ai réorganisé ma discothèque). Où diable ranger l’œuvre de Nina Simone dans «  jazz » ou dans « apologie de l’euthanasie ».
                Bref, depuis que je veux tout catégoriser pour mieux comprendre le monde, j’en perds le boire et le manger tant je ne suis pas d’accord avec moi-même  sur les choix que je fais. A vouloir trop simplifier le monde, j’ai perdu le plaisir de le fréquenter. Je crois que finalement, je préférais ma bibliothèque en bordel…
                Comment comprendre le monde ? Pas la moindre idée. Mais je sais, ô lecteur méditatif et malheureux, tu t’en fous et franchement, je te comprends.

Cornélius

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