« Dans la
vie, y a deux catégories de personnes. Ceux qui ont un flingue chargé et ceux
qui creusent. Et toi, tu creuse » disait Clint Eastwood dans le bon, la
brute et les 7 nains, avec Barbara
Streisand dans le rôle d’Hannibal Lecter. Mais là je m’égare… Depuis que le monde est monde, l’homme a tenté
de le catégoriser afin de pouvoir le comprendre, l’analyser et trouver son
chemin dans cette jungle luxuriante et foisonnante qu’on appelle la vie. L’homme crée des cases pour ranger les gens et
hiérarchisé les informations. « Dans la vie, y a deux catégories de personnes,
ceux qui ont les menottes et ceux qui ont les clés » comme dit ma voisine sadomasochiste
qui elle a les deux. Et tout ça pour comprendre le monde.
Ah, comprendre
enfin, pourquoi la vie, pourquoi la mort et pourquoi Laurence Parisot ?
Comprendre ce que signifie l’évolution du CAC40 parce que ça à l’air de rendre
beaucoup de gens malheureux qu’il baisse de 1% alors qu’à moi ça ne me fais ni
chaud ni froid. Comprendre la logique de ceux qui font voter des lois
sécuritaire et puis qui baisse les crédits à la justice. Comprendre les films de David Lynch. Comprendre enfin la
logique des hommes et aussi celles des femmes. Oui, je dois avouer que je ne comprends rien aux
femmes, bien que ce soit un sujet sur lequel j’aime bien m’étendre.
« Dans
la vie, y a deux catégories de sous-développé intellectuels : les partisans
du parti socialiste qui croit être de gauche et les batteurs. On peut-même
séparer les batteurs entre ceux qui choppent et ceux qui choppent pas, mais
dans ce cas-là on se demande pourquoi ils sont batteur » aurait pu dire Mike
Brandt si il en avait eu quelque choses à foutre.
Catégoriser,
simplifier le monde et ainsi pouvoir faire des choix clairs afin de pouvoir se
situer trouver sa place dans une société de plus en plus complexe. Mais comment
catégoriser ? Sur quels critères, quels intentions ? Les marxistes
ont séparé le monde entre les prolétaires et les bourgeois, les catholiques
entre ceux qui ont la foi et ceux qui n’ont pas besoins d’un ami imaginaire,
Pierre Desproges entre les imbéciles qui aimaient ce qu’il faisait et les
imbéciles qui n’aimaient pas. J’ai
également séparé le monde en deux : Moi et Les Autres. Et inutile de vous
dire que j’ai choisi mon camps.
Je
sais bien, ô lecteur consciencieux mais ignare, que cette question de catégorie
te passe un peu au-dessus de la tête. Mais je me suis retrouvé face à un
dilemme insoluble cette semaine. Ayant entrepris de ranger ma bibliothèque, j’avais
posé les romans en haut à droite, le théâtre au milieu, les essais et autres écrits
théoriques en bas, les magazines porno sous mon lit et le programme de l’UMP au
chiotte. Quand, soudainement, tout à coup (Dis-je avec assurance, dans l’espoir
vain, sans doute, de créer du suspense et d’attirer votre attention sur mon
récit pour le moins insipide) je suis tombé nez à nez avec un livre de conte
qui comportait une version pour le moins original du petit chaperon rouge. Dans
cette version, le petit chaperon rouge est violée sauvagement par le loup, du
coup, la meuf, elle va chez sa mère-grand, et elle la décapite et puis elle
boit son sang. Véridique…
Alors,
du coup, où ranger un tel récit ??? Je me pose encore la question. « Dans la
vie, il y a deux catégorie de peintres. Ceux qui mettent pas assez de jaunes et
puis il y a Van Gogh » disait Manu Larcenet dans sa biographie Van Gogh
au pays des soviets .
C’est
comme avec la musique ( parce que oui j’ai réorganisé ma discothèque). Où
diable ranger l’œuvre de Nina Simone dans « jazz » ou dans « apologie
de l’euthanasie ».
Bref,
depuis que je veux tout catégoriser pour mieux comprendre le monde, j’en perds
le boire et le manger tant je ne suis pas d’accord avec moi-même sur les choix que je fais. A vouloir trop
simplifier le monde, j’ai perdu le plaisir de le fréquenter. Je crois que
finalement, je préférais ma bibliothèque en bordel…
Comment
comprendre le monde ? Pas la moindre idée. Mais je sais, ô lecteur
méditatif et malheureux, tu t’en fous et franchement, je te comprends.
Cornélius
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