vendredi 2 mars 2012

Doit-on défendre la liberté d'expression?


« Au commencement était le verbe… » Mes bien chers frères, mes bien chères sœur, ces quelques mots qui ouvrent la bible nous le rappelle, le mot est à la base de tout. Au commencement, donc était le verbe et l’imparfait du subjonctif, sans lequel la vie serait moins rigolote et l’homme s’ennuierait à mourir. Car l’imparfait du subjonctif est ce qui différencie sans l’ombre d’un doute l’homme de l’animal tout comme l’uniforme différencie le protozoaire mono-neuronal du militaire. Vous ne comprenez pas le rapport, ô lecteurs studieux mais incultes, pourtant cette corrélation était assez évidente à faire. Mais encore aurait-il fallu que vous la repérasse, que vous l’interprétasse, afin que  vous puissiez l’analyser et la retransmettre. Encore que pour cette dernière tâche, falusse-t’il  que vous la sussiez correctement. (Rassure toi, ô lectrice, je ne te fais pas de proposition indécente, je m’amuse simplement à massacrer avec allégresse la langue française au cas où un académicien vient à passer dans le coin).
                Pour introduire ma participation à ce blog, je me permets donc de poser ici une question qui paraitra, à première vue, totalement dénué d’intérêt et qui l’est également à deuxième vue : Doit-on défendre la liberté d’expression ? Mes détracteurs éventuelles ne manqueront pas de me répondre, que puisse que nous sommes en France, il ne sert à rien de défendre la liberté d’expression puisque nous l’avons déjà. Mais tu le sais, ô lecteur sympa mais pas trop, que rien n’est plus faux.
                D’abord parce qu’il y a des sujets en France que l’on n’a pas le droit d’aborder sous peine de sanctions pénales.  Laissez-moi vous prendre quelques exemples, c’est promis, je vous les rendrais : nier l’existence du génocide juif par les nazis, brûler un drapeau ou bien siffler la marseillaise sont formellement interdit par la loi… D’autre part, sans parler de sanctions pénales, il y a des risques de sanctions professionnelles, on vire des chroniqueurs de France Inter parce que ils ont osés insultés des membres du gouvernement ou des élus alors qu’on aurait dû les virer parce qu’ils n’étaient pas drôles. Sans même parler de censure en bonne et due forme, il y des sujets qui sont encore tabou : la colonisation (dont on veut enseigner les « bienfaits ») ou les massacres du 17 octobres 61 à Paris (toujours pas enseigné à l’école).
                Paradoxalement, on n’a jamais eu autant d’espace d’expression pour raconter nos conneries. Et c’est peut-être là que le bât blesse. Parce que, certes, avec l’arrivée d’internet, la liberté d’expression à trouver son terrain de jeu grâce à Facebook, MySpace, You tube, les blogs, les réseaux sociaux et les forums en tout genre mais en même temps que de conneries racontés, que d’insultes, d’arguments creux et fallacieux, de haine et de colère en tout genre. J’ai fait un petit tour de différents blogs avant de participer à celui-ci, et peu habitué que j’étais je dois admettre qu’il y avait vraiment de tout mais surtout n’importe quoi.  Internet est peut-être l’une des plus grandes inventions de l’homme avec le fil à couper l’eau chaude en poudre,  mais je crois que les internautes ne sont pas encore prêts à l’utiliser
                Certes, raconter des conneries n’est pas une invention récente. Je ne peux m’empêcher de vous citer cette très belle phrase qui, sinon d’illustrer parfaitement mon propos, apporte un éclairage nouveau sur cette question, phrases prononcé par Pline l’ancien à la bataille de Waterloo : « Sympa, les gars mais vous auriez pu prévoir les cacahouètes ».
                Doit-on défendre la liberté d’expression ?? Et ai-je le droit moral de venir pourrir un peu plus le web pour le seul plaisir d’exercer ce droit. Est-ce que les propos pertinents, les génies méconnus et les outils innovants ne sont-ils pas noyés dans la masse des pages médiocres ? Est-ce que de toute façon, ça sert franchement à quelque chose ? Et je conclue avec cette phrase de Diderot « La liberté d’écrire ou de parler impunément marque soit l’extrême bonté du prince soit le profond esclavage du peuple. On ne permet de dire qu’à celui qui ne peut rien ».
Tu auras remarqué, ô lecteur concerné (tu ferais bien d’aller te reposer), que je n’ai même pas d’idée de réponse à cet épineux problème. Mais je sais que tu t’en fous, et franchement tu as bien raison...

Cornélius

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