« Au
commencement était le verbe… » Mes bien chers frères, mes bien chères sœur,
ces quelques mots qui ouvrent la bible nous le rappelle, le mot est à la base
de tout. Au commencement, donc était le verbe et l’imparfait du subjonctif,
sans lequel la vie serait moins rigolote et l’homme s’ennuierait à mourir. Car
l’imparfait du subjonctif est ce qui différencie sans l’ombre d’un doute l’homme
de l’animal tout comme l’uniforme différencie le protozoaire mono-neuronal du
militaire. Vous ne comprenez pas le rapport, ô lecteurs studieux mais incultes,
pourtant cette corrélation était assez évidente à faire. Mais encore aurait-il fallu
que vous la repérasse, que vous l’interprétasse, afin que vous puissiez l’analyser et la retransmettre. Encore
que pour cette dernière tâche, falusse-t’il que vous la sussiez correctement. (Rassure
toi, ô lectrice, je ne te fais pas de proposition indécente, je m’amuse
simplement à massacrer avec allégresse la langue française au cas où un
académicien vient à passer dans le coin).
Pour
introduire ma participation à ce blog, je me permets donc de poser ici une
question qui paraitra, à première vue, totalement dénué d’intérêt et qui l’est
également à deuxième vue : Doit-on défendre la liberté d’expression ?
Mes détracteurs éventuelles ne manqueront pas de me répondre, que puisse que
nous sommes en France, il ne sert à rien de défendre la liberté d’expression
puisque nous l’avons déjà. Mais tu le sais, ô lecteur sympa mais pas trop, que
rien n’est plus faux.
D’abord
parce qu’il y a des sujets en France que l’on n’a pas le droit d’aborder sous
peine de sanctions pénales. Laissez-moi
vous prendre quelques exemples, c’est promis, je vous les rendrais : nier l’existence
du génocide juif par les nazis, brûler un drapeau ou bien siffler la marseillaise sont formellement
interdit par la loi… D’autre part, sans parler de sanctions pénales, il y a des
risques de sanctions professionnelles, on vire des chroniqueurs de France Inter
parce que ils ont osés insultés des membres du gouvernement ou des élus alors
qu’on aurait dû les virer parce qu’ils n’étaient pas drôles. Sans même parler
de censure en bonne et due forme, il y des sujets qui sont encore tabou :
la colonisation (dont on veut enseigner les « bienfaits ») ou les
massacres du 17 octobres 61 à Paris (toujours pas enseigné à l’école).
Paradoxalement,
on n’a jamais eu autant d’espace d’expression pour raconter nos conneries. Et c’est
peut-être là que le bât blesse. Parce que, certes, avec l’arrivée d’internet, la
liberté d’expression à trouver son terrain de jeu grâce à Facebook, MySpace, You
tube, les blogs, les réseaux sociaux et les forums en tout genre mais en même temps
que de conneries racontés, que d’insultes, d’arguments creux et fallacieux, de
haine et de colère en tout genre. J’ai fait un petit tour de différents blogs
avant de participer à celui-ci, et peu habitué que j’étais je dois admettre qu’il
y avait vraiment de tout mais surtout n’importe quoi. Internet est peut-être l’une des plus grandes inventions
de l’homme avec le fil à couper l’eau chaude en poudre, mais je crois que les internautes ne sont pas
encore prêts à l’utiliser
Certes,
raconter des conneries n’est pas une invention récente. Je ne peux m’empêcher
de vous citer cette très belle phrase qui, sinon d’illustrer parfaitement mon
propos, apporte un éclairage nouveau sur cette question, phrases prononcé par
Pline l’ancien à la bataille de Waterloo : « Sympa, les gars mais
vous auriez pu prévoir les cacahouètes ».
Doit-on
défendre la liberté d’expression ?? Et ai-je le droit moral de venir
pourrir un peu plus le web pour le seul plaisir d’exercer ce droit. Est-ce que
les propos pertinents, les génies méconnus et les outils innovants ne sont-ils
pas noyés dans la masse des pages médiocres ? Est-ce que de toute façon,
ça sert franchement à quelque chose ? Et je conclue avec cette phrase de
Diderot « La liberté d’écrire ou de parler impunément marque soit l’extrême
bonté du prince soit le profond esclavage du peuple. On ne permet de dire qu’à
celui qui ne peut rien ».
Tu auras remarqué, ô lecteur
concerné (tu ferais bien d’aller te reposer), que je n’ai même pas d’idée de réponse à cet épineux problème. Mais je sais que tu
t’en fous, et franchement tu as bien raison...
Cornélius
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