jeudi 23 février 2012

de Dieu comme compagnon idéal de bistrot...


Mon pote Gaby, il dit toujours : « Lever le coude, c’est le meilleur moyen pour pas baisser les bras ». Ben, je suis bien d’accord, tiens. C’est quand même pas mal agréable de picoler avec quelqu’un qui ne dit rien, mais qui le dit bien. Pas facile, je t’assure de te trouver un compagnon de bar qu’a un foie et une foi à toute épreuve. À ben, Gaby, il croit dur comme fer, du coup, il boit jamais d’eau, il aurait trop peur de rouiller. Il dit toujours : « À force de me planter, je vais bien finir par pousser » et ça marche puisqu’il croît. Enfin, il croit surtout au fait qu’au bistrot, comme en poésie, un seul vers, ça ne rime à rien. En la religion, il ne croit pas tellement, car comme il dit toujours : « Dieu, j’ai fait une croix dessus ».
En parlant de ça, je me rappelle une fois, avant de le rencontrer, où je buvais avec ma solitude pour seule compagnie. J’avais tellement bu que j’avais attrapé une crise de foi, je commençais à douter de mon athéisme. Ben oui, certes je ne crois pas en Dieu, mais j’ai toutes les raisons de penser que c’est réciproque. En plus, Dieu c’est pas le mauvais bougre. D’accord il a crée le monde sur un coup de colère, mais je sûr qu’au fond il le regrette beaucoup même si des fois il se voile la face.
Dieu, voilà un gars avec qui j’aurais bien aimé boire un coup, tiens. Histoire de lui dire qu’une croix, vue de profil, ça perd beaucoup de son intérêt. Et avoir comme camarade de bistrot un type qui change l’eau en vin, par ces temps de crise, ce n’est pas à dédaigner. Et puis, je suis d’accord avec sa morale : « Aimons-nous les uns par-dessus les autres » comme je dis souvent à la rouquine du troisième . Car comme le dit Gaby : « De toutes les erreurs de la création, la femme est celle que Dieu a le mieux réussie »
En plus, si y a bien un type au monde qu’a des raisons de boire, c’est bien Dieu. Ben oui quoi, imagine que la moitié de tes enfants ne croit plus en toi et que la moitié de ceux qui y croit encore n’ont rien compris de ce que tu a essayé de leur enseigner et font tout l’inverse. Y a de quoi filer le bourdon à un croque-mort neurasthénique.
Allez Dieu, si t’existes, descend boire un coup avec moi et Gaby. Et promis, la première tournée, c’est la mienne. Dois bien me rester un peu de monnaie sur mes trente deniers.

Le pote à Gaby

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