Mon pote Gaby,
il dit toujours : « L’immensité des flots et la connerie militaire
sont les deux seuls choses qui peuvent nous donner une idée de l’infini ».
Il est comme ça, Gaby, antimilitariste. Le genre à bouffer du curé et du flic
au petit déj. Je le comprends pas parce
que moi, je trouve ça plutôt indigeste.
En fait, je crois qu’il est un peu énervé, l’autre jour au bistrot, il y avait
un colonel qui fêtait sa promotion. Et bien il a refusé de payé sa tournée
général.
Ce qui
m’énerve moi, c’est toutes ces campagnes de pub pour nous vanter les mérites de
l’armée. « L’armée de terre
recrute, êtes-vous marins sans le savoir » Ah, l’armée, c’est la vie au
grand air, c’est la vie en collectivité, la vie remplie de valeur forte, devient défenseur de la paix, de la
veuve et de l’orphelin, la vie aventureuse quoi. Mais c’est la mort plutôt, et
ça, il oublie de le préciser, tout ça pour convaincre des petits jeunes dans la
fleur de l’âge de partir la fleur au fusil défendre cette amère patrie à
l’autre bout du monde. Attention, baïonnette
au canon. Gaby, il dit toujours : « La baïonnette, c’est un
instrument avec un prolétaire à chaque bout ». Et puis pendant ce temps, les
maréchaux, les généraux, se congratulent d’offrir une chance de réinsertion à
ces exclus de la société. Ils se disent qu’ils aimeraient que les allemands
leur redéclare la guerre pour leur prouver une fois pour toute que l’Alsace est
brave et la Lorraine est hardi. Une bande de grabataires séniles admirant ces
grands hommes qui ont fondé la France, le maréchal Putain et le général De Gaule.
Sachez, qu’à mon avis, le cher Charles n’a pas souvent été capable d’en avoir
une de gaule. Mettez-vous bien ça dans la tête, ô généreux généraux, La seul
aide efficace à la réinsertion, c’est le viagra.
Je m’enflamme
un peu c’est vrai, mais c’est plus fort que moi. Les hommes couvert de croix me
font pensez à un cimetière. Pis la marche au pas, c’est pas mon truc. Pascal s’était
trompé quand il a dit : « Je pense donc je suis ». Non, si je
pense donc je précède. Si je suis c’est que je ne pense pas. Et puis comme dit
Gaby « Le meilleur moyen de ne pas avancer, c’est de suivre une idée
fixe ».
Enfin,
chacun son truc, mais je crois que je préfère glisser ma peau sous des draps
chauds que de la risquer sous les drapeaux.
Le pote à Gaby
Le pote à Gaby
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