jeudi 23 février 2012

De la musique comme corollaire à l'amour et réciproquement...


Mon pote Gaby, il dit toujours : « L’amour, c’est comme le jazz, c’est n'importe quoi, mais pas n’importe comment ». La musique ça m’aurait plus à moi ça. Remarque l’amour aussi. Seulement dans les deux cas, faut s’écouter, avoir une oreille attentive. Et la dernière personne à qui j’ai prêté l’oreille ne me la jamais rendu. Alors celle qui me reste, je me la garde hein. Non, je suis incapable de jouer d’un instrument, je ne sais pas chanter, et tout ce que je suis capable de siffler, c’est ma bouteille.
En plus, pour faire de la musique, je suis beaucoup trop mégalomane ; Gaby, par contre c’est un gars mélomane. Faut dire qu’il était prédestiné. Il est né à Dorémy, d’un père portugais, adepte du fado et mineur en sous-sol, et d’une mère irlandaise, femme de ménage qui aimait se mirer dans les sols cirés. À 15 ans, il voulut devenir pianiste, mais son père le fit baisser d’un ton et lui joua à sa façon le concerto en « quand tu seras » majeur avec claques à la clé et solo de lamentation pour veille à roux (je vous avais bien dit que sa mère était irlandaise). Ce qui ne me pose d’ailleurs aucun problème, j’ai toujours trouvé que les Irlandais étaient des gens très sympatrick.
Comme Jean-Sébastien Bach, il le rata. Alors il joua une fugue en clé des champs avec la fille de l’air, elle s’appelait Sidonie, mais il la surnomma Sido, l’adoré. Ils vécurent un temps en accord parfait à se jouer la mélodie du bonheur. Ils vivaient d’amour et d’eau fraiche. Il jouait des tangos et pasodobles à l’accordéon pendant qu’elle tricotait des boléros.
Mais elle le quitta pour un orchestre philharmonique. Dans un accès de rage, il cassa son accordéon sur la tête du premier philarmoniciens venu. Alors, lui qui voulait faire du piano, on le mit au violon. C’est à cette époque qu’il a composé son requiem bien châtie bien, maintenant, il bosse à l’usine entre Robert et Miles. Rythme soutenu et cadence infernale, Gaby, il dit toujours à propos de son boulot : « C’est toujours le même refrain, pendant que Robert plante, Miles dévisse. »
Et Sidonie vit maintenant en Russie, où elle élève des phoques sauvages grâce à sa jolie voix ce qui n’ai pas étonnant, car comme dit Gaby : « La moujik adoucit les morses. »
Le pote à Gaby

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